La légende nous raconte qu’un beau jour, Riquet observe les eaux de la fontaine de la Grave, entre le versant océanique et le versant méditerranéen. Les eaux de cette fontaine se divisent en deux ruisseaux coulant l’un vers la Garonne, l’autre vers l’Aude. C’est ainsi que Riquet aurait eu la première pensée d’établir là le point culminant de son canal…
La rigole de la plaine achemine l’eau depuis la Montagne Noire jusqu’au point de partage des eaux, le fameux Seuil de Naurouze. Elle fait le tour du bassin octogonal aujourd’hui comblé, pour arriver au point le plus élevé de l’ensemble du tracé du canal. C’est à ce point précis que l’eau se divise en deux pour aller naturellement soit vers l’Atlantique, soit vers la Méditerranée.
L’allée de platanes bicentenaires vous accueille pour une promenade particulièrement agréable. Au-delà, des panneaux explicatifs vous permettront de suivre un parcours et de comprendre l’architecture et la finalité du lieu. Ne manquez pas l’obélisque érigé en mémoire de Pierre Paul Riquet.
Histoire du site
Riquet conçoit un projet de port à Naurouze fin 1668-1669 situé à la jonction du canal et de la rigole de la plaine venant de Revel. L’inventeur souhaite utiliser la situation stratégique du site pour concevoir un grand projet d’aménagement à la gloire du Roi. Il pensait avec raison que la jonction entre le canal et la rigole de la Plaine, rendue navigable jusqu’à Revel, assurerait un afflux de marchandises sur Naurouze qui deviendrait rapidement un nœud commercial. Le bassin de Naurouze est achevé en mai 1673 mais le grand projet de Riquet d’y placer un port est abandonné. La création d’un port concurrent à Castelnaudary, couplé aux problèmes pécuniaires de Riquet provoque l’abandon du projet.
Suite au creusement de Naurouze, on échangea la brique pour de la pierre aux écluses.
La région de Toulouse étant pauvre en carrières, les premières écluses furent construites en briques. La découverte d’un fond rocheux lors de l’excavation du bassin de Naurouze permit à Riquet d’économiser sur les matériaux, en remplaçant la brique par la pierre. C’est ainsi qu’à l’achèvement du canal, entre Naurouze et Toulouse, 18 écluses étaient à parement de briques… A partir de Naurouze vers la Méditerranée toutes les écluses ont été bâties exclusivement en pierre. (Michel Adgé).
Afin de réduire le coût du transport de ce matériau lourd et utilisé en grande quantité, les sites d’extraction traditionnels les plus proches du chantier sont alors privilégiés avec la mise en eau progressive du canal.
Trop souvent ensablé et devenu inutile, le bassin de Naurouze a été très rapidement comblé, mais l’ancien tracé reste visible grâce à l’eau qui ceinture le site.
Le moulin de Naurouze, situé à l’extrémité aval de la Rigole de la plaine, est le premier moulin à voir le jour en 1670. Il utilise les eaux de la Rigole. Attaché à la propriété du canal, il est transformé en minoterie en 1832 et fonctionnera jusqu’en 1985.
l’Obélisque de Riquet
Datant du XIXe siècle, l’obélisque a été érigé en mémoire de Pierre Paul Riquet par ses descendants. A la base de la colonne vous pourrez apercevoir une sculpture de femme représentant la Montagne Noire qui renverse une jarre et dont les eaux, tombant sur un rocher, coulent en deux directions distinctes. On retrouve donc la métaphore du partage des eaux qui s’effectue aux pierres de Naurouze.